La Prime Pouvoir dâAchat sera versĂ©e sur la paie de dĂ©cembre.
Mais saviez-vous quâelle a Ă©tĂ© rĂ©duite de 200 ⏠?
On vous explique âŹïž âŹïž âŹïž
En 2023, la France connaĂźt une inflation moyenne annuelle estimĂ©e Ă 4,9 %, succĂ©dant Ă un taux de 5,2 % en 2022, selon les donnĂ©es de lâINSEE. Cependant, des Ă©tudes complĂ©mentaires suggĂšrent que lâinflation effective pourrait ĂȘtre supĂ©rieure aux statistiques officielles de lâINSEE. Une analyse effectuĂ©e par IRI et publiĂ©e dans Le Monde rĂ©vĂšle mĂȘme un Ă©cart important entre les chiffres officiels et la perception des consommateurs français. Selon cette Ă©tude, lâaugmentation moyenne des prix atteindrait 12%, suggĂ©rant une inflation potentiellement Ă deux chiffres.
En fin dâannĂ©e, une augmentation marquĂ©e des prix est Ă©galement constatĂ©e dans les supermarchĂ©s. Et puis, lorsque les prix ne semblent pas augmenter.. câest souvent la pratique de la âshrinkflationâ qui est Ă lâĆuvre ! Ce terme, issu de la contraction de âshrinkâ (rĂ©trĂ©cir) et âinflationâ, dĂ©signe la rĂ©duction de la taille ou de la quantitĂ© dâun produit tout en maintenant son prix, une tactique de plus en plus courante face Ă la montĂ©e des coĂ»ts.
Dans ce contexte Ă©conomique difficile, on aurait pu sâattendre Ă ce que lâapplication du dĂ©cret sur la âprime de pouvoir dâachatâ soit pleinement mise en Ćuvre au Conseil rĂ©gional.
Mais non.đ€š
MalgrĂ© lâinitiative gouvernementale prĂ©voyant une prime de pouvoir dâachat variant de 300 Ă 800 âŹ, la PrĂ©sidente du Conseil rĂ©gional a optĂ© pour un plafonnement de cette prime entre 100 et 600 ⏠pour les agents du Conseil rĂ©gional, considĂ©rant que ce montant Ă©tait bien suffisant (rejointe dans cette analyse par une autre organisation syndicale qui trouve le moyen de revendiquer haut et fort quâelle a votĂ© POUR une prime rabotĂ©e, POUR la modĂ©ration salariale).
Alors, peut-ĂȘtre que certains vont se dire que la PrĂ©sidente aurait pu dĂ©cider de ne rien donner du tout aux agents. De ne pas verser la Prime Pouvoir dâachat du tout.
Oui, câest une question dâarbitrage.
Mais pour le fun, par exemple, on rappellera quâinitialement, aucune augmentation des primes pour les hauts dirigeants du Conseil rĂ©gional nâĂ©tait prĂ©vue dans le cadre du dossier sur le rĂ©gime indemnitaire (juin 2023). Cependant, la PrĂ©sidente du Conseil rĂ©gional a trouvĂ© que pour les hauts dirigeants du Conseil rĂ©gional, les primes nâĂ©taient pas suffisantes.
En consĂ©quence, des primes dĂ©jĂ substantielles ont Ă©tĂ© significativement revalorisĂ©es. Pour les postes de Directeur GĂ©nĂ©ral des Services (DGS) et de Directeur GĂ©nĂ©ral Adjoint (DGA), la prime mensuelle a Ă©tĂ© augmentĂ©e de 2âŻ287 euros Ă 3âŻ000 ⏠(plafond maximal). De mĂȘme, pour les Directeurs, la prime mensuelle a Ă©tĂ© rehaussĂ©e de 1âŻ496 ⏠à 1âŻ900 ⏠(cran 1 pour tous les directeurs sauf pour les directeurs dĂ©lĂ©guĂ©s dâaprĂšs nos informations). Et ces primes ne comptent Ă©videmment pas les primes mensuelles dâencadrementâŠNBI et autres qui sâajoutent encore.
Câest une question dâarbitrage et de prioritĂ©.
Dans un contexte dâinflation et de pressions accrues, chacun et chacune apprĂ©ciera de voir sa prime âPouvoir dâachat de dĂ©cembreâ rĂ©duite de 200 ⏠(et que cet effort permette par exemple de continuer de verser de gĂ©nĂ©reuses primes aux hauts dirigeants du Conseil rĂ©gional đ).
LâUNSA reste persuadĂ©e quâun dialogue social de qualitĂ© aurait pu permettre de trouver un accord pour au moins verser le maxi de la prime de pouvoir dâachat aux agents qui ont les plus faibles revenus (ou 200 euros de cheque cadhoc⊠mais pas des dĂ©bats baclĂ©s dans un ComitĂ© social territorial de 59 minutes parce que le Vice-PrĂ©sident Patrick Ayache Ă©tait pressĂ© de rentrer chez lui ? si ce dialogue social convient Ă une certaine organisation syndicale, il ne convient pas Ă lâUNSA. Ce mĂ©pris ne convient pas Ă lâUNSA).
Le choix de la PrĂ©sidente a Ă©tĂ© de rĂ©duire de 200 ⏠pour tout le monde. Câest une injustice. Et câest le rĂŽle dâun syndicat de dĂ©noncer ces injustices et de se battre pour obtenir plus pour les agents.
BONUS n°1. Et puis, les statistiques concernant les bĂ©nĂ©ficiaires de la prime pouvoir dâachat au sein du conseil rĂ©gional contestent clairement lâidĂ©e, bien ancrĂ©e chez certains, selon laquelle les agents du Conseil rĂ©gional seraient surpayĂ©s.
Examinons les chiffres : le salaire brut moyen en Equivalent Temps Plein (ETP) dans la fonction publique territoriale en France est de 2 514 euros par mois, selon lâINSEE. Or, il ressort que 3298 agents du Conseil rĂ©gional ont perçu un salaire brut infĂ©rieur Ă 2 570 euros par mois sur une pĂ©riode de 12 mois. Ces plus de 3000 agents reprĂ©sentent la majoritĂ© Ă©crasante du personnel du Conseil rĂ©gional, percevant moins que la moyenne des agents de la fonction publique territoriale en France.
BONUS n°2. Et aussi, ne vous laissez pas tromper en pensant que les 200 ⏠de ComplĂ©ment Indemnitaire Annuel (CIA) reçus en juillet (sur un montant total de 380 âŹ, cette somme avait mis des Ă©toiles dans les yeux dâune certaine organisation syndicale, au point quâils se sont sentis obligĂ©s de rejeter la revendication de lâintersyndicale UNSA FO CGT dâarrondir le montant Ă 400 âŹ. Ce qui avait bien fait les affaires du VP RH soutenu dans sa modĂ©ration salariale par une autre organisation salariale !) constituaient une âavanceâ ou une partie de la prime âPouvoir dâachatâ. Ce nâest pas le cas. En juillet 2023, ce que nous avons reçu Ă©tait spĂ©cifiquement du CIA portant sur notre travail de 2022. La Prime Pouvoir dâAchat est un dispositif distinct, complĂštement sĂ©parĂ© du CIA. Elle vient sâajouter au CIA, sans y ĂȘtre liĂ©e.
Dâailleurs sur ce sujet, vous pourrez constater que toutes les rĂ©fĂ©rences affirmant que les 200 ⏠versĂ©s en juillet faisaient partie de la prime pouvoir dâachat, justifiant ainsi que les agents reçoivent 100 ⏠au lieu de 300 âŹ, ont disparu des communications de notre administration (jetez un oeil sur la dĂ©libĂ©ration par exemple). Une autre organisation syndicale persiste Ă communiquer sur ce point (dire quâon ne peut pas avoir 200 ⏠en plus car ils ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© versĂ© en juillet), ce qui est faux et juridiquement trĂšs risquĂ©.
Pourquoi ?
Car les critĂšres de versement du CIA de juillet et les bĂ©nĂ©ficiaires de ce CIA ne correspondent pas du tout Ă ceux de la prime pouvoir dâachat, qui est soumise Ă des conditions de revenus. Quasi tous les agents ont perçu le CIA en juillet, tandis que la prime pouvoir dâachat est beaucoup plus restrictive (elle sâadresse aux faibles revenus). Si cette organisation syndicale, par mĂ©connaissance flagrante des textes (et oui, cela demande un certain temps de travail pour Ă©tudier les textes et les dossiers), venait Ă compromettre la prime pouvoir dâachat, les agents sauraient Ă qui imputer une nouvelle atteinte Ă leur pouvoir dâachat.