Versement de la prime pouvoir đŸ’¶ d’achat de dĂ©cembre

Rédigé le 20/12/2023
UNSA

La Prime Pouvoir d’Achat sera versĂ©e sur la paie de dĂ©cembre.

Mais saviez-vous qu’elle a Ă©tĂ© rĂ©duite de 200 € ?

On vous explique âŹ‡ïž âŹ‡ïž âŹ‡ïž

En 2023, la France connaĂźt une inflation moyenne annuelle estimĂ©e Ă  4,9 %, succĂ©dant Ă  un taux de 5,2 % en 2022, selon les donnĂ©es de l’INSEE. Cependant, des Ă©tudes complĂ©mentaires suggĂšrent que l’inflation effective pourrait ĂȘtre supĂ©rieure aux statistiques officielles de l’INSEE. Une analyse effectuĂ©e par IRI et publiĂ©e dans Le Monde rĂ©vĂšle mĂȘme un Ă©cart important entre les chiffres officiels et la perception des consommateurs français. Selon cette Ă©tude, l’augmentation moyenne des prix atteindrait 12%, suggĂ©rant une inflation potentiellement Ă  deux chiffres.

En fin d’annĂ©e, une augmentation marquĂ©e des prix est Ă©galement constatĂ©e dans les supermarchĂ©s. Et puis, lorsque les prix ne semblent pas augmenter.. c’est souvent la pratique de la “shrinkflation” qui est Ă  l’Ɠuvre ! Ce terme, issu de la contraction de “shrink” (rĂ©trĂ©cir) et “inflation”, dĂ©signe la rĂ©duction de la taille ou de la quantitĂ© d’un produit tout en maintenant son prix, une tactique de plus en plus courante face Ă  la montĂ©e des coĂ»ts.

Dans ce contexte Ă©conomique difficile, on aurait pu s’attendre Ă  ce que l’application du dĂ©cret sur la “prime de pouvoir d’achat” soit pleinement mise en Ɠuvre au Conseil rĂ©gional.

Mais non.đŸ€š

MalgrĂ© l’initiative gouvernementale prĂ©voyant une prime de pouvoir d’achat variant de 300 Ă  800 €, la PrĂ©sidente du Conseil rĂ©gional a optĂ© pour un plafonnement de cette prime entre 100 et 600 € pour les agents du Conseil rĂ©gional, considĂ©rant que ce montant Ă©tait bien suffisant (rejointe dans cette analyse par une autre organisation syndicale qui trouve le moyen de revendiquer haut et fort qu’elle a votĂ© POUR une prime rabotĂ©e, POUR la modĂ©ration salariale).

Alors, peut-ĂȘtre que certains vont se dire que la PrĂ©sidente aurait pu dĂ©cider de ne rien donner du tout aux agents. De ne pas verser la Prime Pouvoir d’achat du tout.

Oui, c’est une question d’arbitrage.

Mais pour le fun, par exemple, on rappellera qu’initialement, aucune augmentation des primes pour les hauts dirigeants du Conseil rĂ©gional n’était prĂ©vue dans le cadre du dossier sur le rĂ©gime indemnitaire (juin 2023). Cependant, la PrĂ©sidente du Conseil rĂ©gional a trouvĂ© que pour les hauts dirigeants du Conseil rĂ©gional, les primes n’étaient pas suffisantes.

En consĂ©quence, des primes dĂ©jĂ  substantielles ont Ă©tĂ© significativement revalorisĂ©es. Pour les postes de Directeur GĂ©nĂ©ral des Services (DGS) et de Directeur GĂ©nĂ©ral Adjoint (DGA), la prime mensuelle a Ă©tĂ© augmentĂ©e de 2 287 euros Ă  3 000 € (plafond maximal). De mĂȘme, pour les Directeurs, la prime mensuelle a Ă©tĂ© rehaussĂ©e de 1 496 € Ă  1 900 € (cran 1 pour tous les directeurs sauf pour les directeurs dĂ©lĂ©guĂ©s d’aprĂšs nos informations). Et ces primes ne comptent Ă©videmment pas les primes mensuelles d’encadrement
NBI et autres qui s’ajoutent encore.

C’est une question d’arbitrage et de prioritĂ©.

Dans un contexte d’inflation et de pressions accrues, chacun et chacune apprĂ©ciera de voir sa prime “Pouvoir d’achat de dĂ©cembre” rĂ©duite de 200 € (et que cet effort permette par exemple de continuer de verser de gĂ©nĂ©reuses primes aux hauts dirigeants du Conseil rĂ©gional 🙃).

L’UNSA reste persuadĂ©e qu’un dialogue social de qualitĂ© aurait pu permettre de trouver un accord pour au moins verser le maxi de la prime de pouvoir d’achat aux agents qui ont les plus faibles revenus (ou 200 euros de cheque cadhoc
 mais pas des dĂ©bats baclĂ©s dans un ComitĂ© social territorial de 59 minutes parce que le Vice-PrĂ©sident Patrick Ayache Ă©tait pressĂ© de rentrer chez lui ? si ce dialogue social convient Ă  une certaine organisation syndicale, il ne convient pas Ă  l’UNSA. Ce mĂ©pris ne convient pas Ă  l’UNSA).

Le choix de la PrĂ©sidente a Ă©tĂ© de rĂ©duire de 200 € pour tout le monde. C’est une injustice. Et c’est le rĂŽle d’un syndicat de dĂ©noncer ces injustices et de se battre pour obtenir plus pour les agents.


BONUS n°1. Et puis, les statistiques concernant les bĂ©nĂ©ficiaires de la prime pouvoir d’achat au sein du conseil rĂ©gional contestent clairement l’idĂ©e, bien ancrĂ©e chez certains, selon laquelle les agents du Conseil rĂ©gional seraient surpayĂ©s.

Examinons les chiffres : le salaire brut moyen en Equivalent Temps Plein (ETP) dans la fonction publique territoriale en France est de 2 514 euros par mois, selon l’INSEE. Or, il ressort que 3298 agents du Conseil rĂ©gional ont perçu un salaire brut infĂ©rieur Ă  2 570 euros par mois sur une pĂ©riode de 12 mois. Ces plus de 3000 agents reprĂ©sentent la majoritĂ© Ă©crasante du personnel du Conseil rĂ©gional, percevant moins que la moyenne des agents de la fonction publique territoriale en France.


BONUS n°2. Et aussi, ne vous laissez pas tromper en pensant que les 200 € de ComplĂ©ment Indemnitaire Annuel (CIA) reçus en juillet (sur un montant total de 380 €, cette somme avait mis des Ă©toiles dans les yeux d’une certaine organisation syndicale, au point qu’ils se sont sentis obligĂ©s de rejeter la revendication de l’intersyndicale UNSA FO CGT d’arrondir le montant Ă  400 €. Ce qui avait bien fait les affaires du VP RH soutenu dans sa modĂ©ration salariale par une autre organisation salariale !) constituaient une “avance” ou une partie de la prime “Pouvoir d’achat”. Ce n’est pas le cas. En juillet 2023, ce que nous avons reçu Ă©tait spĂ©cifiquement du CIA portant sur notre travail de 2022. La Prime Pouvoir d’Achat est un dispositif distinct, complĂštement sĂ©parĂ© du CIA. Elle vient s’ajouter au CIA, sans y ĂȘtre liĂ©e.

D’ailleurs sur ce sujet, vous pourrez constater que toutes les rĂ©fĂ©rences affirmant que les 200 € versĂ©s en juillet faisaient partie de la prime pouvoir d’achat, justifiant ainsi que les agents reçoivent 100 € au lieu de 300 €, ont disparu des communications de notre administration (jetez un oeil sur la dĂ©libĂ©ration par exemple). Une autre organisation syndicale persiste Ă  communiquer sur ce point (dire qu’on ne peut pas avoir 200 € en plus car ils ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© versĂ© en juillet), ce qui est faux et juridiquement trĂšs risquĂ©.

Pourquoi ?

Car les critĂšres de versement du CIA de juillet et les bĂ©nĂ©ficiaires de ce CIA ne correspondent pas du tout Ă  ceux de la prime pouvoir d’achat, qui est soumise Ă  des conditions de revenus. Quasi tous les agents ont perçu le CIA en juillet, tandis que la prime pouvoir d’achat est beaucoup plus restrictive (elle s’adresse aux faibles revenus). Si cette organisation syndicale, par mĂ©connaissance flagrante des textes (et oui, cela demande un certain temps de travail pour Ă©tudier les textes et les dossiers), venait Ă  compromettre la prime pouvoir d’achat, les agents sauraient Ă  qui imputer une nouvelle atteinte Ă  leur pouvoir d’achat.