La Présidente elle-même a pris la parole en tout début de séance plénière pour tenter d’éteindre l’incendie.
Soyons clairs : si les “responsables du dialogue social RH, lycée, représentants politiques de la Président dans les instances” au Conseil régional avaient fait leur travail, on n’en serait évidemment pas là.
Si ses représentants désignés dans les instances de dialogue social avaient fait leur travail, elle n’aurait pas eu à intervenir directement. On peut au moins lui reconnaître ce courage, que d’autres semblent manquer.
Oui, évidemment, nous avons contacté les élus responsables des dossiers que nous contestons.
Mais ils ne répondent pas.
Je pourrais même aller plus loin et dire qu’ils ne répondent presque jamais.
Et quand ils le font, c’est tardif, lent… ça traîne pendant des mois.
Tiens,
Prenons un exemple concret : Souvenez-vous du préavis de grève que l’UNSA a déposé le 11 octobre 2024, concernant la situation de travail des agents du lycée Pré-Saint-Sauveur. Nous avons alerté sur l’augmentation des incivilités et le non-respect du travail des agents. Nous avions clairement annoncé que la grève aurait lieu le 15 novembre si rien n’était fait.
Et qu’a fait la Région ?
Rien.
Pas de réponse. Pas de contact. Pas même un accusé de réception.
Le 15 novembre, 100 % des agents du Conseil régional ont fait grève.
Et après ? Toujours rien.
Aucun courrier, aucune réponse concrète. Certes, un élu et des hauts responsables se sont déplacés sur place après la grève – 2 fois, 3 fois – avec le blabla habituel : “On vous a compris, on vous écoute, on va intervenir, on va écrire au Rectorat, on va faire un geste pour les agents, je vais appeler la DRH…” Mais rien de concret, rien de formalisé.
Nous sommes le 13 décembre, et toujours rien. Aucune réponse officielle au préavis de grève déposé 2 mois plus tôt. Si les agents ne nous tenaient pas informés – “tiens, un tel est passé, il a dit ceci ou cela” – nous ne saurions même pas que nos courriers sont lus.
Le vrai problème, c’est cette impression qui revient sans cesse : Quand on fait remonter un problème, on a le sentiment que l’objectif des interlocuteurs de la Présidente n’est pas de chercher une solution, mais de trouver des moyens de ne pas en apporter !
Vue de l’extérieur, on dirait que leur premier réflexe, c’est de prévenir : “Attention, bordel, l’UNSA est au courant de ça !”. Et ensuite, on dirait que c’est toujours la même méthode : demander à quelqu’un en interne – un directeur, un service, ou la DRH ? – de préparer des éléments de langage. Mais ces EDL ne servent pas à résoudre le problème. Non, ils sont conçus pour expliquer pourquoi il ne peut pas être réglé.
Ce n’est pas seulement frustrant, c’est totalement contre-productif ! Et syndicalement, ça nous agace évidemment.
Les agents méritent des réponses concrètes et des solutions, pas des pirouettes pour éviter d’agir. À force, ce fonctionnement abîme le dialogue social et mine profondément la confiance des agents envers leurs responsables.
Un vrai dialogue social, ce n’est pas chercher des excuses. C’est chercher des réponses. (Rapides les réponse hein).
Alors justement, sur le dialogue social.
Un “haut niveau de dialogue social” ?
La Présidente a affirmé, à l’instant, qu’il y avait en quelque sorte un haut niveau de dialogue social à la Région, avec beaucoup de réunions.
Oui, c’est vrai, il y a beaucoup de réunions… Mais la quantité ne fait pas la qualité.
Comprendre que la Présidente veut maintenir ces réunions est une chose. Mais alors pourquoi ses services dans le rapport LDG présenté ce même jour de SP du 13 décembre cherchent à supprimer des réunions de travail, comme celles sur les avancements et les promotions internes pour défendre les agents ! Peut-être est-ce leur manière de contourner les vrais échanges et d’éviter des discussions sur des sujets sensibles ?
Et puis quand même, nous ne demandons pas juste des réunions pour remplir un agenda.
Ce que nous voulons, ce sont des réunions utiles et efficaces, où des solutions concrètes sont trouvées pour les agents.
Sur la promotion interne
Actuellement, la promotion interne concerne à peine 1 % des agents, et encore moins dans les lycées.
Les règles des Lignes Directrices de Gestion (LDG) semblent conçues pour complexifier, repousser, et freiner les avancements et les promotions. Résultat : les agents sont enfermés sur leurs postes, sans possibilité d’évoluer, sauf à quitter la collectivité pour repartir de zéro ailleurs.
Nous demandons des LDG qui permettent aux agents d’évoluer et de progresser, pas des LDG qui les enferment !
Sur le dossier de la prévoyance
Oui, c’est un bon “accord Prévoyance” que l’UNSA a revendiqué, obtenu et signé en août 2024.
Mais cet accord, qui devait initialement être mis en œuvre au 1er avril 2025, a été repoussé in extremis par le DGS au 1er janvier 2026 (qui d’ailleurs ose prétendre que ce retard est dû aux syndicats, ce qui est faux.)
Pour l’instant, cet accord n’est pas encore effectif au Conseil régional.
D’ailleurs, on ne sait même pas quel prestataire sérieux sera retenu, puisque l’appel d’offres s’est terminé ce mercredi.
Nous ne savons pas non plus si le tarif mensuel demandé aux agents sera bien conforme à la signature de l’UNSA à savoir un reste à charge autour de 10 euros par mois pour les agents.
Donc, sur le papier, c’est un bon accord signé en août 2024. Mais nous attendons d’avoir la copie définitive validée par la Région et de voir comment il sera effectivement mis en œuvre au 1er janvier 2026.
Ne pas se taire face aux reculs
Ce n’est pas parce qu’on obtient une avancée sur un dossier qu’on doit se taire sur les reculs sur d’autres. Mais parfois, on a le sentiment que c’est exactement ce qu’on attend de nous : qu’on se taise face aux reculs imposés au Conseil régional.
Non, nous ne nous tairons pas. Nous continuerons de nous battre pour défendre les agents, le service public et empêcher les reculs, et lorsque certains seront malgré tout mis en œuvre, nous les dénoncerons sur la durée !
Et il y a au moins 2 sujets à l’ordre du jour de la séance plénière du 13 décembre sur lesquels nous demandons des avancées concrètes de la part des élus, à défaut d’avoir pu obtenir l’attention des élus responsables de ces sujets en interne :
➡️ le rapport sur la création et la suppression de postes
- Créations de postes au siège : souvent mal calibrées et peu justifiées. Certains sont transformés en postes de catégorie A de façon dérogatoire, alors que l’administration interdit aux agents de catégorie B d’évoluer vers un poste de catégorie A tout en restant sur leur poste initial. #LeFaitDuPrince
- Suppressions de postes dans les lycées, malgré des besoins criants.
- Recrutements massifs de contractuels, marquant un “grand remplacement” des fonctionnaires sur des postes permanents.
- Favoritisme envers les hauts dirigeants : double cotation des postes de directeurs adjoints, leur permettant de devenir administrateurs territoriaux sans mobilité. On veut la même chose pour l’ensemble des agents !
- …
➡️ Le rapport sur la prolongation des Lignes Directrices de Gestion (LDG) jusqu’en 2026
Sous prétexte de “continuité”, ce rapport dissimule des modifications défavorables pour la majorité des agents :
- Une règle obligeant d’atteindre le dernier grade du cadre d’emplois inférieur avant une promotion interne, freinant les évolutions et démotivant les agents.
- Obligation de passer par le cadre des agents de maîtrise pour accéder au grade de technicien territorial.
- Suppression du dialogue social avec les syndicats pour défendre les avancements et promotions.
- Refus de publier la liste des agents remplissant les conditions d’avancement et de promotion au 1er janvier.
- Mise en concurrence des titulaires et des contractuels avec une notion floue de “compétences égales”.
- …