Cet après-midi, s’est tenu le Comité Social Territorial (CST) au Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, et malheureusement, la séance a été encore une fois particulièrement décevante.
Les CST sont censés être le prolongement des Commissions de Dialogue Social (CDS), où les dossiers sont préparés techniquement et préalablement avec le Directeur Général des Services (DGS).
L’objectif (on pense) est que le DGS prépare et résume les revendications des représentants syndicaux aux élus, afin que ceux-ci puissent, dans les instances comme le CST, répondre favorablement à certaines demandes des syndicats (décider, arbitrer).
Mais au Conseil régional, cela ne fonctionne pas ainsi. Généralement, c’est l’administration qui décide et les élus suivent.
D’ailleurs, il faut savoir que les élus, ils ne les présentent pas eux-mêmes les dossiers qu’ils nous présentent… Ils laissent les services le faire, ce qui amène toujours un peu de malaise avec des dizaines d’agents des RH qui assistent aux instances représentatives du personnel (et viennent ensuite reprocher aux représentants du personnel ce qu’ils disent en instance #Real #VeryReal), assis dans la salle à côté des représentants du personnel.
Les élus, représentants de la Présidente, ne prennent même pas la peine de résumer les dossiers, de nous donner l’essence même, l’enjeu, le pourquoi du comment ils font.
Non, ils ne font généralement rien. Sauf dire quelques banalités classiques.
J’aime autant vous dire que TF, TTF, ils ne savent même pas ce que c’est.
Tu leur expliques qu’au final, ils inscrivent dans un document qu’ils nous présentent que dans les services administratifs, 35 % des agent·es sont promouvables et seulement 1 % seulement sont inscrit·es sur liste d’aptitude et seulement 1 % sont nommé·es… aucune réaction.
Il faut dire aussi que le problème avec les élus, c’est qu’ils semblent penser que les représentants du personnel dans les instances, ils votent les dossiers.
Mais ils ne comprennent pas que les instances représentatives du personnel sont là pour donner un avis, et seulement un avis.
Notre rôle, c’est d’exprimer notre position : notre avis sur tel dossier est négatif, notre avis sur tel autre est positif.
Ensuite, ce sont les élus qui décident.
Et qui assument.
C’est toujours eux qui tranchent, au bout du compte.
Mais comment peut-on accepter que ces mêmes élus, qui prônent le dialogue social, finissent par l’étouffer en ne le faisant pas vivre correctement ?
Ils écœurent les représentants du personnel.
La séance de ce jour a été marquée par un déroulé chaotique (classique) et un sentiment d’urgence imposé, où chaque rapport, chaque avis à obtenir des représentants du personnel, était expédié sans réelle discussion ou débat pour améliorer la pierre brute qui était présentée.
Les représentants du personnel ont à peine pu exprimer leurs positions.
Il semblait évident que les 5 représentants de la présidente en CST (Patrick Ayache, Willy Bourgeois, Claude Mercier, Gilles Da Costa, Anne-Marie Oleksy) voulaient au plus vite passer à autre chose, bien plus que d’écouter réellement nos interventions.
Pressés de clore les débats, répétant leurs éléments de langage sans jamais prêter l’oreille à nos points de vue.
Bilan ?
Les décisions prises aujourd’hui témoignent de reculs sur plusieurs dossiers, avec une justification souvent absurde, comme sur la suppression de postes dans les lycées.
Selon eux, il serait « normal » d’en supprimer puisqu’ils en ont créé par le passé.
Discours qui valorise le passé, mais se moque des besoins actuels et futurs des établissements.
Ah ah ah.
Les nouvelles lignes directrices de gestion (LDG) proposées restreignent les droits des syndicats, et les représentants de l’administration n’offrent que des réponses laconiques, comme « nous n’avons pas le choix » ou « nous verrons comment vous associer ».
Pire encore, les nouvelles lignes directrices de gestion (LDG) proposées mettent sur un pied d’égalité les contractuels et les titulaires pour postuler sur un poste ouvert. Les élus ne voient pas le problème et reprennent même les pires éléments de langage en affirmant qu’ils préfèrent recruter un “bon” contractuel plutôt qu’un “mauvais” titulaire.
Quand on leur fait remarquer qu’on espère tout de même qu’ils ne se forcent pas à recruter un “mauvais” titulaire actuellement, ils ne savent même pas quoi répondre. Sérieusement ? Faut-il leur rappeler que la base, c’est de privilégier les titulaires pour un poste, et que les contractuels ne sont appelés que lorsqu’il y a carence ? Et, bien sûr, un contractuel peut évoluer pour devenir titulaire de son poste !
Quant au répertoire des métiers, il limite sévèrement les possibilités d’avancement des agents (j’en ai déjà parlé dans d’autres communication de l’UNSA), une situation que les élus semblent accepter sans réserve.
Sur tous les dossiers, il est clair que nos idées, nos contre-propositions sont ignorées.
Une fois de plus, nous constatons un décalage flagrant entre les discours optimistes et la réalité du terrain.
Si certaines politiques régionales prennent l’eau, il ne faut pas s’en étonner. S’ils traitent les agents comme ils traitent les représentants du personnel, eh bien oui, clairement, on ne va pas faire de zèle. Qu’ils coulent.
On avait aussi posé pas mal de questions diverses (certaines datent du mois d’août sur la NBI QPV !…), comme aussi celle sur le FEADER, pour comprendre ce qui bloque encore. Mais les élus n’ont même pas pris le temps d’essayer de nous convaincre ; ils enverront une réponse écrite.
LOL.
En fait, ils s’en moquent.
Il y avait sûrement une soirée ce mardi 12 novembre quelque part, et ils étaient pressés.
Un profond écœurement de voir tant d’heures de préparation, passées avec les représentants du personnel UNSA et les agents, pour finalement se heurter à un tel degré de mépris de nos dirigeants.
Alors, c’est terrible, parce qu’on finit toujours par avoir l’impression que c’est de notre faute.
Un peu comme quand on a un manager toxique : on se dit qu’on mérite peut-être un peu ce traitement, qu’on n’a peut-être pas assez bien préparé ensemble, entre représentants du personnel.
Mais non, la vérité, c’est que c’est à l’employeur de faire vivre correctement le dialogue social, de prendre le temps pour un véritable échange. Et le politique, lui, doit arbitrer en instance et connaître ses dossiers. C’est ça, le rôle d’un dialogue social équilibré, et c’est ce qu’on attend légitimement de nos dirigeants.